Il y a un peu moins de 3 ans, je suis tombée amoureuse. C'était un petit garçon, pas très mignon, pas très gentil, très arrogant. Il était d'un genre nouveau, inédit. Je n'avais jamais encore rencontré quelqu'un comme ça. Mon cerveau haïssait son arrogance, mais mon cœur écoutait ses chansons, adorait ses mains se mélangeant aux miennes, ses yeux bleus remplis d'une intelligence rare, jamais rencontrée jusqu'alors. J'ai écouté mon cœur, je me suis laissé porter par ce garçon, qui m'avait choisi moi, au lieu d'une autre, qui m'a fait ressentir des choses inconnues, qui m'a fait connaître l'amour véritable. Pour lui, j'ai ouvert mes bras, mon cœur, ma tête, ma vie, ma famille, ma boîte à secrets, mes cuisses aussi... Je lui ai donné ma vie pendant 2 ans. A tort.


Car lui, il était amoureux, aussi, peut-être. Mais est-ce qu'il s'est donné ? Non. Pour me montrer son amour, il s'est formaté. Il s'est façonné pour ressembler à l'image que je me faisais de l'homme idéal. Je l'ai obligé à virer sa casquette, à laisser pousser ses cheveux, à changer du tout au tout sa garde robe, à me dire des mots d'amour. Je fermais les yeux sur ce qu'il était réellement. Il m'aimait peut-être, mais ça l'a obligé à mettre un masque. Je ne l'aimais pas. J'aimais le masque. L'homme, le vrai, en profondeur, je ne le connais même pas. Qui est ce garçon qui me cachait le fond de son cœur, qui refusait catégoriquement que je touche à ses affaires personnelles ? Quelles sont ses opinions politiques, ses espérances dans la vie, ses croyances spirituelles, ses peurs, ses doutes ?


Une femme que j'aime beaucoup m'a dit qu'on ne pouvait pas changer les gens. C'est ce que j'ai essayé de faire en vain pendant 2 ans. Je voyais un homme bon, amoureux, qui avait juste peur de s'engager, et qui donc se refusait de parler d'avenir et d'avancer à mes côtés. J'étais en fait face à un petit con égoïste, qui voulait à tout prix être heureux, au mépris des gens qui l'aiment et le respectent. En le perdant, je perds mes rêves, mes espoirs. Mais je perds également ma naïveté, mon côté fleur bleue, et mon boulet. Parce qu'un type qu'il faut traîner pour avancer dans la vie, qu'est-il à part un boulet?

Cette rupture ne peut être que positive si mes rêves étaient trop beaux, trop fous et irréalisables avec quelqu'un qui ne les partageait pas.

Ce manque physique qui persiste depuis presque 1 mois s'en ira bientôt. Il me faut encore un peu de temps, mais il partira, avec le reste. Tout passe.


Ma bonne fée m'a forcé à regarder cette vérité en face et a balayé mes passions. Elle m'a ouvert les yeux sur cette année. Qui faisait des efforts pour que cette histoire tienne? Et qui vivait sa vie sans se soucier de l'autre? Qui faisait des projets? Et qui les balayer d'un revers? Qui vivait pour le couple? Et qui vivait pour lui-même, pour son propre bonheur?


C'était sans espoir, je n'aurai pu être que malheureuse avec un homme qui préfère sa liberté à notre amour et qui fuit à la moindre difficulté.


C'était forcément un imposteur.




[Le Grand Jour. Cali]